Dans le titre, comme vous le constatez, j’emploie le terme un peu fort de scandale. Je vous dois une explication là dessus. Avoir un site web qui comporte des trous de sécurité, ce n’est pas une honte, ça arrive à tous, on sait qu’une faille 0day (même si les 0day sont dans les faits très rarement exploités) peut suffire à compromettre une machine, puis par effet de rebond, tout un système d’information, puis plusieurs. Il suffit d’exploiter les informations collectées à un endroit pour se retrouver résident d’un système. Le vrai scandale, c’est quand un prestataire alerte d’une faille importante et que les personnes en charge d’un site web gouvernemental qui exposent des données personnelles de fonctionnaires refusent à ces prestataires , depuis des mois, des années, l’intervention nécessaire à la correction de cette vulnérabilité… pas vu pas pris…
Ce que le texte d’HADOPI appelle pudiquement le manque de diligence à sécuriser son accès doit il être appliqué aux internautes ? En ce qui nous concerne, nous avons la conviction qu’il est bien plus grave qu’un site gouvernemental « manque de diligence » à fixer des trous de sécurité qui par escalation de privilèges peuvent mettre en péril certaines infrastructures sensibles de l’État… et d’aller crier à la presse que nous sommes la cible de hackers chinois…
Il faut donc que cette hypocrisie cesse au plus vite, ou que des garanties sérieuses soient données aux particuliers pour être en mesure de se défendre. Si cette absurde circulaire de la chancellerie était appliquée, à ce jour nous pourrions très bien faire déconnecter ou bloquer un site gouvernemental (à quand le blocage des sites sauce Loppsi pour lutter contre les pirates ?) en y uploadant quelques mp3 et quelques divx… comme ça, juste pour rigoler.
Puisque l’Elysée ne semble pas convaincu de la nécessité de se référer à des experts avant d’orienter une législation vers une bourde certaine, nous allons concourir à l’y encourager un peu.
Rentrons dans le vif du sujet
… messieurs, vous êtes maintenant face à vos responsabilités. Soit nous poursuivons une stupide course à l’armement que l’État ne peut gagner, soit les autorités, les hackers et les politiques se mettent autour d’une table pour entamer un dialogue sérieux et éclairé.