HP : La chute d’un géant

Comment le cours de l’action HP a-t-il pu tomber si bas (-40%) le jour de l’annonce de la vente des Touchpad à prix coûtant ? A-t-on jamais vu une telle baisse pour un produit bradé alors que ce secteur d’HP n’est pas son cœur de métier ?

C’est que la confiance des investisseurs a été bien mise à mal par une année de rebondissements improbables dont on peut se demander s’ils ne sont pas les résultats voulus d’un inside job tant leurs effets étaient prévisibles.

Rappelez-vous, tout commence en 2010 lorsque le PDG Mark Hurd est évincé pour malversations sur fond d’enquête pour harcèlement sexuel. Ses très bons résultats en tant que dirigeant ne pourront rien pour le sauver. Quatre autres membres du conseil d’administration se feront publiquement évincer à leur tour, entraînant avec eux le départ de nombreux cadres.

Le PDG embauché par la suite, Leo Apotheker, issu du software et non du hardware, sera critiqué peu de temps après, pour avoir employé dit-on, des amis au sein du conseil d’administration.

C’est dans cette ambiance où visiblement la confiance règne, que les rachats et les fusions-acquisitions se poursuivent, à des coûts jugés trop important au regard du ralentissement économique actuel.

La provocation à l’encontre d’Oracle et de Microsoft, qui sont, rappelons-le, des partenaires d’HP, n’a pas non plus été un signe extérieur de coopération intelligente entre associés.
En effet, en 2010, HP menaçait d’installer son propre Os dans ses PC, pour se rétracter par la suite.

Alors que Mark Hurd retrouve un poste chez Oracle, HP ne trouve rien de mieux à faire que de poursuivre Larry Ellison, le PDG d’Oracle, pour avoir embauché l’ancien PDG d’HP. 

HP se vantera aussi de vouloir attaquer Apple et son iPad. Au lieu de ça, HP bradera ses Touchpad à 99$ et déclarera cesser leur production.

En Août, Leo Apotheker, issu du software, rappelons-le, annonce ses plans pour racheter la compagnie britannique « Autonomy », fabricant de software,  pour 10 milliards de dollars, alors même qu’un mémo demandant de réduire les coûts au maximum venait de fuiter dans la presse.

Peu de temps après HP cafouille dans sa communication et dit vouloir se débarrasser de la branche PC, puis finalement non, ce sera juste un remaniement ou une filiale autonome. Peu importe, le ton est donné est l’avenir est incertain.

Le PC est pourtant le cœur du métier d’HP. C’est son business le plus profitable, celui qui a amené la compagnie à fusionner avec Compaq.
Pour Jayson Noland de Robert Baird & Co c’est comme si Mc Donald’s disait vouloir sortir de l’industrie du hamburger.

En réponse aux critiques, la compagnie indique vouloir faire plus de profits en se concentrant  sur le software.

Malgré tout Moody’s menace d’abaisser les crédits de HP.

Est-ce donc réellement une surprise que le cours de l’action ait autant chuté ce jour là ?


Teddy
Rédactrice spécialisée en tech, je participe également à des courses cyclistes le week-end tout en restant connectée aux gadgets Android et aux avancées en LLM.
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